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Mutuelles trop chères ?
La généralisation de la complémentaire santé a fait baisser le prix des mutuelles d’entreprises depuis sa mise en place, une érosion de l'idée reçue selon laquelle les complémentaires santé sont de plus en plus chères. Une étude de l'évolution des prix depuis 2015 démontre une baisse globale des tarifs dans les branches professionnelles.
Lorsque le montant du forfait journalier hospitalier augmente de 2 euros en 2018, soit 11%, les complémentaires santé sont tenues de rembourser l'intégralité du forfait journalier hospitalier dans le cadre de la couverture d'entreprise. L'Etat augmente alors le coût des dépenses de santé en confiant le soin aux organismes complémentaires de les rembourser. Il est difficile ensuite pour les mutuelles de ne pas répercuter cette hausse des dépenses dans leurs cotisations. Les cotisations des complémentaires santé sont parfois annexées sur le montant du plafond mensuel de la sécurité sociale, dont l’évolution est décidée par l’Etat.
Report DDA
La Directive sur la Distribution d'Assurances applicable le 23 février 2018 bénéficie d’un report au 1er octobre 2018 (vote du 20 décembre par la Commission européenne). La pression des organisations professionnelles a payé. Des travaux d’ordonnances sont en cours pour transposer la directive européenne dans notre législation en février 2018.
Evolution obligatoire
La plupart des mutuelles présentent un chiffre d’affaires en baisse ou en stagnation. Les causes conjoncturelles et structurelles impliquent une réelle réflexion (ANI, concurrence, sauvegarde des marges, syndrome « mono-produit »). La concentration et la consolidation du monde mutualiste est de plus en plus visible, le top 5 ne bouge pas depuis 3 ans, le top 10 reste stable, et les mêmes organismes restent dans le top 30 à une exception près. Il ne subsiste que 5 mutuelles indépendantes. Les groupes se constituent sous différentes formes plus ou moins intégrantes (UMG, SGAM, SGAPS, UGM, associations), un large éventail de rapprochements ou de partenariats. La diversification et l’innovation sont des enjeux majeurs, tant au niveau de l’offre de produits et services qu’au niveau des canaux de distribution (courtiers, conseils, digital, vente à distance). Les valeurs mutualistes et le service client doivent être mises en avant pour concurrencer les autres acteurs du marché.
Plafond 2018 : évolution modérée
Le plafond de la Sécurité Sociale pour 2018 (arrêté du 5 décembre) est en hausse de 1,028 %, une progression moins importante que l’évolution de 1,6 % prévue en septembre. Son montant est égal à 39 732 € par an, soit 3 311 € par mois.
Action sur la fraude
Les organismes assureurs ont conscience du phénomène de la fraude en santé et prévoyance. Les estimations de fraudes diffèrent fortement selon les sources et les perceptions, avec 2,5 milliards d’€ non déclarés par an en IARD et entre 2% et 20% concernant les frais de santé. La lutte contre la fraude en assurance de personnes devient prioritaire (en théorie), le traitement est inégal selon les acteurs avec un manque de moyens et d’objectifs. En matière d’assurance de personne, une étude montre que les postes audités en priorité sont le dentaire 90% et l’optique 85%, ainsi que la prévoyance 70% dans une moindre mesure. Le contrôle de la fraude sur les autres postes (hospitalisations, transports médicaux…) reste faible. La méthode la plus utilisée est le suivi manuel des anomalies détectées avec éventuellement un référentiel et des indicateurs.
Finances et retraites
L’inquiétude était forte sur l’avenir des retraites complémentaires en 2015, avec un déficit important et la menace de vider les réserves. Aujourd’hui, la fusion des régimes Agirc et Arrco se prépare pour 2019, les retraites complémentaires des salariés du privé ne sont plus en échec, le déficit a diminué de 800 millions sur l’année 2016 pour arriver à 2,2 milliards d’€, et les réserves sont importantes à hauteur de 64 milliards d’€ (presque un an de prestations). L’une des principales sources d’économies est la poursuite de la politique de sous-indexation des pensions, un point en dessous du niveau de l’inflation. En 2015 et 2016, les investissements financiers ont rapporté 2 milliards d’€ et le résultat technique (solde entre les cotisations et les prestations) s’est amélioré de 700 millions d’€ en restant déficitaire de 4,3 milliards d’€.
