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mutuelle.groupe

Philosophie mutualiste et influence

28 Janvier 2017 , Rédigé par mutuelle.groupe

La philosophie mutualiste constitue un socle de l’idéologie des forces sociales en France depuis 200 ans, avec une adaptation continue dans un environnement politique et économique évolutif. Cette philosophie traduit le fait que les acteurs de la société doivent s’organiser spontanément et librement pour assurer leurs besoins de protection, c’est donc naturellement que le mutualisme s’est développé sur les sujets de santé.

Les mutuelles sont régies par des valeurs solidaires, conformes à leur philosophie, sans sélection médicale ou exclusion. La mutuelle est organisée autour du principe que chaque adhérent bénéficie d’une voix égale pour décider de l’avenir du contrat, des adhérents siègent au conseil d’administration. La mutualité a structuré durablement le “marché” français de la protection sociale depuis avant 1945, dès la loi de 1928 sur les assurances sociales, la mutualité s’est affirmée comme l’acteur fondamental de la retraite et de la santé en France. Le concept de régime obligatoire de sécurité sociale est apparu en 1940, avec une rédaction des ordonnances créant la sécurité sociale en 1945. À l’époque, la mutualité était le premier acteur de la santé en France, et connut un premier grand virage avec la création officielle de la sécurité sociale qui assuma de ne rembourser qu’environ 40% des soins, laissant le champ libre à l’activité d’acteurs complémentaires. La coexistence de 70 ans entre la FNMF et la sécurité sociale reste positive, la mutualité est encore aujourd’hui l’acteur majoritaire de la protection complémentaire santé individuelle.

À partir des années 90, le concept d’une protection collective se développe, par entreprise ou par branche, avec des avantages sociaux et fiscaux. Une nouvelle concurrence s’affirme, la réaction mutualiste se fait en ordre dispersé, certains acteurs mutualistes ont rapidement investi dans le développement de produits collectifs, comme Harmonie, beaucoup d’autres ont perpétué la tradition de contrats individuels. Cette passivité relative explique la configuration du paysage mutualiste actuel, des mutuelles d’entreprise ont rejoint des institutions de prévoyance, le nombre de mutuelles a fondu de façon impressionnante, en passant de plusieurs milliers à environ 500 en 10 ans. Pendant ce temps, la stratégie de la FNMF a été de coopérer avec les pouvoirs publics, pour accompagner l’industrialisation du secteur et promouvoir des normes réglementaires qui sécurisent le secteur avec des exigences supplémentaires pour les acteurs complémentaires. La FNMF pensait alors que sa coopération avec les pouvoirs publics au développement de normes élevées en matière de protection sociale lui profiterait en considérant que le développement de la sécurité sociale est dans l’intérêt de la mutualité. Cette stratégie n’est-pas toujours payante, la généralisation de la complémentaire santé aux retraités obtenue par le gouvernement en 2014 a démontré comment une bonne idée sur le papier peut se transformer en piège lorsque les spécialistes s’en empare. La proximité politique entre la FNMF et le pouvoir a donc placé le monde mutualiste dans une situation difficile. L’idée d’une sécurité sociale globale émerge dans des programmes politiques, cette idée manifeste la fin d’un cycle pour la mutualité et les futurs progrès de la sécurité sociale interviendront au détriment de la mutualité. La FNMF serait donc bien inspirée de modifier sa stratégie pour influer sur l’opinion publique, et mener une action déterminée pour étayer les bienfaits d’une gestion du risque intégrant des acteurs complémentaires imaginatifs et responsables.

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